Le Palais Idéal du Facteur Cheval
Œuvre architecturale unique construite par un seul homme durant 33 ans, Ferdinand Cheval, le Palais Idéal du Facteur Cheval est un monument extraordinaire souvent considéré comme l'un des exemples les plus emblématiques de l'art naïf. Pour le découvrir, rendez-vous à Hauterives en Drôme des Collines.
Une pierre comme point de départ
C’est en butant sur une pierre lors de sa tournée quotidienne que la vie du facteur Ferdinand Cheval va basculer.
Une pierre si étrange qu’elle déclenche en lui un rêve enfoui. Sans formation artistique, il décide de consacrer 33 années de sa vie à ériger seul un palais fantastique dans son jardin, guidé par son admiration pour la nature, les images des cartes postales et les premières revues illustrées qu’il distribue. Cette première pierre, qu’il nomme « pierre d’achoppement », est alors exposée au centre de son œuvre pour rappeler son origine.
Chaque jour, il parcourt près de trente kilomètres à travers la campagne, ramassant des pierres qu’il transporte à l’aide de sa brouette. Travaillant dans l’isolement et souvent incompris, il grave sur son chef-d’œuvre : « travail d’un seul homme ». Ce palais de rêve voit son achèvement en 1912.
Chaque détail présent sur les façades du Palais Idéal est l’objet d’une réflexion chez Ferdinand Cheval, qui souhaite mettre en avant son amour pour la nature et la fraternité des êtres humains sur Terre. Des grottes, des textes gravés, un tombeau et même un temple Hindou ont été construits sur l’édifice, de même de que d’autres représentations symboliques, religieuses et de nombreuses références au voyage et au fantastique tels que des géants ou des créatures extraordinaires qui font appel à l’imaginaire des petits et des grands face à l’édifice.
Le château de Charmes-sur-l’Herbasse comme inspiration
Située à une quinzaine de kilomètres d’Hauterives où siège le Palais Idéal, le petit village de Charmes-sur-l’Herbasse est le lieu où a grandi Ferdinand Cheval. Au sommet de sa colline s’y trouve un château dont les fondations datent du XIe siècle. On suppose que cet édifice au pied duquel il habitait ait inspiré et guidé ses envies de construire un palais, tel qu’il le voyait enfant. En effet, le Château de Charmes-sur-l’Herbasse a été transformé à la Renaissance en un somptueux manoir. Un lieu privilégié pour observer la nature, la chaîne du Vercors et profiter des lumières intenses du lever au coucher du soleil en toutes saisons.
À l’arrière du Château de Charmes-sur-l’Herbasse se trouve un nymphée, une grotte artificielle construite au XVIIe siècle pour apporter ombre et fraîcheur aux propriétaires des lieux. Un espace qui rappelle la pierre creusée et les couloirs taillés par le Facteur Cheval, qui souhaitait ici encore rendre hommage et retrouver la fraîcheur d’un château dans son édifice.
L’eau et la pierre comme éléments centraux
Durant ses tournées, le facteur réfléchissait beaucoup et prenait le temps d’observer la nature et notamment la Galaure, le cours d’eau qui coule près d’Hauterives. C’est en observant les premiers dessins sur lesquels il imagine son Palais que les historiens se sont rendus compte que l’eau y était dessinée et circulait dans l’imaginaire de Ferdinand Cheval à travers tout l’édifice. Elle a guidé son imaginaire et il a même réfléchi un temps, sans succès, à la faire venir jusqu’autour du Palais.
La pierre d’achoppement sur laquelle Ferdinand Cheval a buté avait, quant à elle, une forme particulière caractéristique de la région d’Hauterives. Si l’on observe les falaises et la roche qui entourent la commune, les formes rappellent clairement la silhouette du Palais Idéal. Le sol de cette partie de la Drôme est en effet caractérisé par une alternance de roches dures et de sables, qui donne une forme particulière aux reliefs. Les chercheurs ont appelé ces pierres étranges les « Gogottes ». C’est grâce à l’assemblage de ces « Gogottes » que Ferdinand Cheval a créé des formes uniques qui ont contribué à la renommée du Palais comme chef-d’œuvre de l’art naïf.
Le Palais Idéal est reconnu dans le monde entier
Souvent décrit comme inclassable, le Palais Idéal du Facteur Cheval a suscité l’admiration de nombreux artistes reconnus tels que Pablo Picasso, Jean Tinguely, et Niki de Saint Phalle, qui voyaient en ce palais une œuvre brute en dehors des normes artistiques de l’époque, résultat d’une créativité spontanée. André Breton, qui a théorisé le surréalisme, voit en le Palais Idéal du Facteur Cheval un précurseur du genre. L’année 1969 sera notamment marquée par la classification du palais Une comme monument historique en 1969 par André Malraux, reconnaissant le génie du Facteur Ferdinand Cheval et qualifiant sa structure comme seul exemple « d’art naïf » au monde.
Aujourd’hui, l’histoire du Palais Idéal du facteur Cheval continue de s’épanouir, portée par les 150 000 visiteurs de tous horizons (français, étrangers, familles, groupes ou encore sorties scolaires) qui affluent chaque année sur le site.
Le film récent du réalisateur français Niels Tavernier, L’Extraordinaire Histoire du facteur Cheval, réalisé en 2018 , a participé à cette renommée moderne. Ce long métrage, avec Jacques Gamblin dans le rôle de Ferdinand Cheval et Laetitia Casta dans celui de son épouse, revient sur la vie extraordinaire d’un facteur pas comme les autres qui parcourait sans cesse la Drôme des Collines à pied.
Les hébergements autour du Palais Idéal
Gîtes, Chambres d’hôte, hôtel, camping, choisissez un lieu de séjour à votre image pour votre expérience à Hauterives. De nombreux lieux vous sont proposés à tous les tarifs pour séjourner en famille, entre amis, ou en groupe.
Le palais idéal accueille chaque année des milliers de visiteurs, dont de nombreux groupes d’entreprises, scolaires et familles. Des visites guidées sont proposées pour les groupes afin de découvrir les secrets de cet incroyable monument. Elles permettent d’explorer de nombreux détails clés pour saisir ce qui rend l’œuvre de Joseph Ferdinand Cheval si singulière. Techniques, matériaux, références, inspirations. La visite se termine au musée qui se situe sur le même site où de nombreux artistes rendent hommage à ce facteur emblématique d’Hauterives.