Un timbre collector à l’effigie du Facteur Cheval en vente dans toutes les postes de France

Ferdinand Cheval, né en 1836 et élevé dans une famille paysanne, a mené une vie singulière. Après avoir travaillé comme paysan, il est devenu facteur en 1867. Mais ce qui le distingue vraiment, c’est son extraordinaire création architecturale à Hauterives, dans la Drôme des collines : un édifice unique en son genre, surnommé le « Palais Idéal », un exemple remarquable d’art naïf fusionné avec l’architecture.

Surnommé le « Facteur Cheval » dans les annales de l’histoire, il était un autodidacte qui n’avait jamais pratiqué la maçonnerie jusqu’en 1879. Un jour d’avril, alors qu’il parcourait son itinéraire quotidien de 32 kilomètres, il buta sur une pierre au contour étrange. C’est là qu’il eut une révélation : « Puisque la nature sculpte, moi je maçonnerai. » Cette pierre, baptisée « pierre d’achoppement », devint la première pierre de son « Temple de la nature », plus tard appelé le « Palais idéal ».

Pendant 33 ans, il a consacré sa vie à cette entreprise, collectant des pierres le long de son parcours, les ramenant avec sa brouette le soir, et travaillant à la lumière d’une lampe à pétrole la nuit. Bien qu’il n’ait jamais voyagé, son palais, un mélange éclectique de styles arabes, grecs et hindous, semble tout droit sorti d’un rêve.

Malgré les railleries, le facteur Cheval croyait en la valeur de son œuvre. Il écrivit : « Cette merveille, dont l’auteur peut être fier, sera unique au monde. » Son but était de prouver que le génie n’était pas l’apanage d’une élite. Refusé pour être inhumé dans son palais, il édifia « le Tombeau du silence et du repos sans fin » dans le cimetière local, achevé deux ans avant sa mort en 1924.

Des figures de l’avant-garde artistique telles qu’André Breton, Max Ernst et Picasso lui rendirent hommage dès sa découverte. Mais ce n’est qu’en 1969 que son palais fut enfin classé monument historique, une victoire tardive mais douce pour le facteur Cheval, autrefois moqué et désormais salué à juste titre comme un maître de l’art naïf.