Bob Breneur - Illustrateur

Travailleur indépendant. Dessins au crayon noir hyperréalistes. Peintures. Travail à partir de photographies . Dessin au trait à l'aide de crayons à la mine de plomb. Estompage et gommage.

Dans les domaines artistiques, c'est moins la formation qui est importante que les rencontres avec des personnalités inspirantes. C'est leur regard sur mon travail qui m'a rassuré à mes débuts. Et puis, les commandes successives m'ont permis de continuer. Depuis ma sortie de l'école des Beaux-Arts je n'ai cessé de progresser. C'est comme si je grimpais sur l'échelle de Jacob. A l'heure de ma retraite, je ne suis pas loin du paradis.
En ce qui concerne la technique, j'ai appris les bases aux beau-arts mais ça n'a pas suffit à faire de moi un bon illustrateur. Il m'a fallu déblayer le terrain et procéder par échecs/réussites. Je n'ai jamais hésité à m'attaquer à une technique dont j'ignorais tout. Chaque fois, je commençais par acheter des livres sur la technique voulue. Ensuite j'achetais le matériel. Cet investissement était important pour moi car il m'obligeait à le rentabiliser par des commandes de clients. Lorsque internet n'existait pas, j'étais obligé d'acheter toute la documentation dont j'avais besoin. Aujourd'hui, j'ai accès à tout ce que je cherche en un clic.
Car il faut le dire, il me faut un modèle pour dessiner correctement le sujet qui m'intéresse. Dans l'antiquité, les peintres utilisaient des modèles vivants. Nicolas Poussin faisait des maquettes en carton. Vermeer utilisait la chambre noire pour reproduire son environnement. Moi j'utilise un appareil photo pour saisir mon sujet puis un vidéoprojecteur pour le transposer sur le papier. Cela me fait gagner un temps précieux parce qu'il me faut une semaine entière pour finaliser mon projet.
Aujourd'hui, beaucoup d'artistes ne savent pas dessiner, alors il font dans l'abstraction. C'est bien, ça leur permet de laisser libre cours à leur imagination. Mais un bon coup de crayon attire irrémédiablement l'attention. Je n'ai jamais souhaité suivre les sirènes de la mode pour faire du contemporain. Non seulement je sais dessiner mais rien ne me fait plus plaisir lorsque mon dessin ressemble au modèle. J'éprouve un vif plaisir à travailler sur un reflet, une ombre, un détail. Plus je me penche sur mon modèle, plus je découvre de détails quasiment invisibles. Je dois parfois prendre du recul pour ne pas tomber dans la recherche obsessionnelle de la réalité. Après tout, l'art n'est rien moins qu'un reflet de la réalité."